mercredi 2 mai 2018

2 mai

L’amoureuse de Binh-Dû s’efforce de ne plus l’être, tandis qu’une autre femme-d’un-autre lui manifeste un certain intérêt. On sent l’accablement, le moral dans les chaussettes, la pluie qui finalement se déverse des nuages en stationnement au-dessus de sa tête. L’ironie de raccroc on peut pressentir, la caisse du chien où revenir se nicher en boule, émettre à intervalles irréguliers de petits sons allongés et plaintifs – regarde-le, je crois qu’il rêve ! Le rêve du chien est le cauchemar récurrent de l’homme.
Mais tout de même, faut-il se réduire à préférer l’une ou l’autre femme-d’un-autre, est-ce de cette contrariété que Binh-Dû veut faire son miel ? (Car autant rêver d’être une abeille et se nicher dans une alvéole dorée.) Le fantasme incestueux est un puissant ressort érotique, bien que là encore il faille choisir. Avant de devenir un vieillard, tendant son corps aux flots de lait émanant de la lune, il se rappelle à l’amour de ses sœurs, elles le rappellent à l’amour qu’il leur voue, et lui-même vestale courbe le cou.