jeudi 26 avril 2018

26 avril


Il s’est réveillé sous la pluie, le Binh-Dû. Enfin, pas exactement, la pluie tombait sur le toit et derrière les volets, pas dedans son lit. Il avait faim, il s’est souvenu qu’il ne lui restait plus qu’un quignon de pain datant d’une semaine à placer sous une cuillérée de confiture puis à se mettre sous la dent. La boulangerie n’est pas loin. Dans son rêve il ne pleuvait pas. Binh-Dû a mangé des céréales.
Au supermarché, les avocats étaient tous pourris. Même pas besoin d’y appuyer le doigt pour que celui-ci s’enfonce. Au rayon bio, ils avaient meilleure allure, d’un beau vert granuleux. Durs comme des pierres. Le quignon de pain était bio lui aussi, se dit Binh-Dû, en proie à une mélancolie soudaine. Choisir, toujours choisir... Il prit un concombre.
Le téléphone sonnera trois fois. Ce sera d’abord un déménageur empressé de lui communiquer son devis, mais Binh-Dû n’a pas l’intention de déménager. Il sentira un peu de vexation chez son interlocuteur, pour s’être trompé dans la numérotation. Puis une amie, qui tombera sur son répondeur (il payait son concombre). Puis un appel inconnu. Il ira se coucher.